Mon précieux carnet . Ces feuilles reliés par de la simple colle étaient tellement précieuses . Tous les petits ragots , qu'ils soit insignifiants , ou au contraire , tellement incroyable , se trouvaient à l'intérieur . Et moi , seulement moi , pouvait lire . Déchiffrer mes symboles étaient impossible …
Pour éviter que mes ragots se propagent à une allure fulgurante si je perdais mon petit carnet , j'avais inventé une écriture très utiles que personne ne pouvait déchiffrer . Cela m'avait pris plus de six mois , mais maintenant , je l'avais . Par exemple , à la place d'écrire un « V » , je marquais un cœur plein . Et ceci pour toutes les lettres de l'alphabet . Vingt six symboles à inventés … Imaginez la galère que j'ai eu .

Bref , mon précieux carnet était perdus . -encore une fois- . Je n'y faisais pas plus attention que ça , vu que mes symboles étaient indéchiffrables , mais tous les ragots seraient perdus . Honte à moi … J'étais une des principales causes qui faisaient vivre le lycée . Le journal m'appartenait , et il était miens . Je le faisais vivre de jours en jours , et il étaient de plus en plus vivant et captivant . J'en étais fière .

Après avoir vérifié qu'il n'était pas sous le canapés , derrière des coussins dans la poche du jean qu'on vient de mettre à laver . Je me posa sur un tabouret de la cuisine . Quelque chose attira mon regarde : une photo . De moi et mes parents . J'aimais bien ce moment figé pour toujours . Je me voyais petite , j'avais surement cinq ans . Je m'étais maquillé en dessinant deux traits bleus sur mes joues blanches et du rouge à lèvre couleur sang sur mes fines lèvres rosés . Ma mère m'avait mis une plume à la base de la queue de cheval . Je ressemblais ainsi à Pocahantas , avec l'origine indienne en moins . Je pris la photographie dans mes mains et tourna la cadre pour l'ouvrir . Je dé crochetais un bout métallique et le cadre s'ouvrit . Délicatement , je pris la photo qui était ainsi à l'intérieur et regarda la date qui avait été écrit finement avec un stylo bleu . J'avais bel et bien cinq ans , au moins , je ne déglinguais pas , et mes souvenirs étaient bon .

Huit heures , et je n'avais pas trouvé mon carnet chéri . Mes cours débutaient dans quinze minutes et sachant que je mettais cinq minutes pour y aller , je serais en retard . Le temps de me préparer – oui , j'étais encore en pyjama snoopy bleu - , le temps de faire mon sac de cours et de trouver mon foutu carnet . Quelle idiote de le laiss …

« - Mon carnet ! » , criais-je .

Enfin ! De plus d'être super organisée , j'étais bigleuse . Il avait été , pendant tout ce temps , à coté du jolie vase qui ornait le plans de travail de la cuisine . Juste à coté des grandes tulipes rouges et oranges . J'suis trop bête quand je m'y met …

08h07 , QUOI ?! Comment ai-pu faire aussi vite devant ce foutu lycée alors que … Et que … Tant mieux après tout . Je suis à l'heure et … Tient , tient , tient . Une nouvelle . C'est bien la première fois que je la vois . Je m'approchais d'elle , la détaillant . Elle était jolie , je devais l'avouer . Son origine latine lui donnait un certain charme .

« - Salut ! » , souris-je après un moment .

« - Salut » , fit-elle .

Je lui souris une nouvelle fois puis m'assis à ses cotés . Une petite rencontre avec un cours d'anglais long et ennuyeux ne me ferait que du bien . L'herbe était encore un peu mouillée à cause de la rosée du matin et le vent soufflait , me faisant quelque peu frissonner .

« - Tu es nouvelle , non ? » , lui demandais-je .

Question inutile et bête . Je savais pertinemment qu'elle était nouvelle . Déjà , je n'avais pas encore vu ce style vestimentaire , ou que très peu et son minois latino m'étais inconnu … Elle sera surement mon prochain article . Rien de spécial ne se passait depuis les étranges meurtres dans la ville . Ces meurtres sanguinaires qui réveillaient de plus en plus ma curiosité . C'était fou que tout était étrange depuis quelque temps .
Peut-être que la jeune fille ne connaissait pas l'existence de ce tueur fou en série qui ne s'attaquait qu'aux jeune filles . De plus , la nouvelle avait avait des escarpins assez … Haut . Un slim moulant , elle était le parfait exemple que le tueur aimerait avoir sous ses griffes ...

« - Oui , mais de quelque semaines . Je me suis fait une seule amie ... »

Je la vis un peu mal à l'aise. Faisais-je si peur que ça ? Je pris une mèche des cheveux entre mes doigts et l'a regarda du coin de l'oeil. Toujours ce orange que j'aimais tant. Mais des cheveux de cette couleur ne peuvent faire peur... !
Je voulus lui répondre, mais elle me coupa pour me poser une question. Je lui souris tout en m'asseyant à ses cotés sur l'herbe un peu humide.

« - Cours d'anglais. Et toi ? » , répondis-je rapidement.

Je voulais en savoir plus sur elle. Moi, la petite fouine rousse voulait toujours tout savoir. Si vous avez un secret et que vous le dîtes dans l'enceinte du lycée, courez vite chez vous, il ne tiendra pas dix minutes avant que je le sache. Faites juste très attention, conseil d'ami.

Je la regardais. Enfin, on pouvait plutôt dire que je la scrutais tellement mes yeux cherchaient la petite faute de couleur au niveau de ses vêtements, le bouton qui tue en plein milieu du nez, le maquillage raté ou bien une faute de ce style. Mais rien. Tant pis, elle ferait une gaffe à un moment ou un autre.
Elle me répondit qu’elle avait cours d’SVT en argumentant que nous n’avions pas le choix. Hé bien si, tu avais le choix de « sécher », mais après, c’était avec les parents et l’administration du lycée que l’histoire devait être réglé.
Après un silence plus ou moins lourd ; elle me demanda si j’aimais les cours. Question complexe après réflexion.

« - J’aime bien les cours, mais j’aime vachement moins les devoirs et les stupides contrôles… », répondis-je.

Je lui retourna la question avec un mouvement de tête.

- Et tu ne serai pas la célèbre rédactrice du fameux journal du collège ?

Cette simple phrase me fit sourire. Comme si cette petite reconnaissance était un peu du au travail que je fournissais. Jamais personne ne m’avait reconnu ainsi, d’habitude, j’avais plutôt le droit à des regards noirs de travers et des « espèce de fouine » chuchoté dans mon dos. Ma journée se commençait bien.

« - Si. Chelsea Stonner en personne. », souris-je.

De plus, je n’avais jamais vu cette belle Latinos dans les enceintes du lycée… C’était surement pour ça qu’elle me parlait avec un sourire. Un jour ou l’autre, elle aura à son article où je dirais les pires immondices sur elle, et elle ne me regardera plus jamais ainsi.
Cela ne me gênait pas. Les regards, s’entend… Je me fichais de ce que les gens pensaient, car je m’amusais bien plus en écrivant des articles malins et méchants que faire la fête un samedi soir avec eux… Bien sûr, je recevais des invitations par des sources sécrètes pour les plus grandes fêtes du lycée pour ainsi récolter quelques ragots, et je ne les refusais pas.
Après être sortit de ma petite rêverie quotidienne, je finis par la détailler encore. Tout paraissait soudain plus glaciale, comme si le monde autour de moi avait prit une clarté inopinée et que tout avait l’air d’être plus logique. Mon cerveau carburait à cent à l’heure, pourtant il n’y avait aucune raison… Surement le manque de sommeil qui me jouait des tours. ^^

« - Je paris que tu es… Dans les pompoms ? », fis-je en fronçant les sourcils.

Nouvelle, elle était… C’est clair. Je ne savais même pas avec qui elle trainait. Je devrais prévoir les nouveaux venus, peut-être que mon accueil leur plairait…

- Non , moi je traîne plutôt avec les " rebelles " : Silver par exemple , vous vous connaissez non ?

Mes yeux s'ouvrirent avec une rondeur suprenante. Je n'avais jamais vu une rebelle comme ceci, habillée de la sorte et surtout, disant qu'elle avait peur de ses parents si elle séchait de nouveau. Pour moi, les rebelles typiques avaient toujours été inscolents et stupides. Mais il y a avait de plus en plus d'exception, ce qui faisait une sorte de particularité pour ces gens là.
J'acquiesçais à sa question.

« - Oui, je la connais. Nous parlons souvent d'ailleurs... Mais à part Silver, qui connais-tu ici ? » commençais-je à demander.

Mon interrogatoire n'allait finir que quand la sonnerie retentirait. Et encore !